Comment décrocher son premier job de Product owner à coup sûr !

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Récemment, un ex-collègue m’a contacté sur linkedIn pour me poser la question suivante :

Comment devient-on product owner ?

C’est une vraie question car il n’existe en effet aucune formation officielle pour devenir product owner. La personne en question est actuellement développeur mais ressent que ce métier l’intéresse de moins en moins. Elle voudrait donc se reconvertir en product owner mais ne voit pas comment s’y prendre.

De plus la concurrence pour les postes de product owner est rude. Contrairement aux postes de développeurs, il faut se battre pour obtenir un poste de PO. On compte en moyenne 30 postulants pour une offre de PO dans la région nantaise.

Sachant cela, comment faire pour passer au-dessus du lot ? Miser sur la chance et compter sur sa belle gueule et son bagout durant l’entretien ?

Personnellement je ne crois pas en la chance. Je crois au courage, à la volonté, à l’abnégation mais surtout à un plan bien huilé. Pour mettre toutes les chances de son côté, en vérité, il faut affûter les bonnes compétences pour que le recruteur disent « bingo ! C’est la personne qu’il nous faut ! » lorsqu’elle étudie votre candidature.

Voici donc les 8 travaux incontournables pour qui souhaite devenir product owner.

1 : connaître les bases de l’agilité et de scrum en particulier

Si vous avez la chance de travailler dans une structure agile cela ne devrait pas être trop difficile. Cependant, si vous n’avez connu que le cycle en V et le waterfall, vous allez avoir un peu plus de boulot. Fort heureusement la littérature ne manque pas à ce sujet.

Concernant le métier de PO, je vous conseille cet excellent livre : « The professional product owner » de Don McGreal.

2 : obtenir les certifications agiles

Certains recruteurs y attachent de l’importance et d’autres non.

Conclusion : c’est un avantage de les avoir. Remarquez que ceux qui disent que ça ne sert à rien sont souvent des personnes qui ne les ont pas ! (souvent par peur d’échouer).

Sur scrum.org vous pouvez passer PSM1 et PSPO 1 en candidat libre pour moins de 200 euros par certificat. Vous n’avez donc pas besoin de payer pour les formations à 1500 euros et croyez-moi, j’ai rarement aussi bien investi 200 euros dans ma vie.

3 : savoir négocier

Il ne s’agit pas non plus de devenir un marchand de tapis mais en tant que product owner vous allez passer le plus clair de votre temps à négocier. Négocier du budget, négocier avec les développeurs, négocier avec les parties prenantes/clients, négocier avec votre hiérarchie…

Heureusement la négociation s’apprend. Pour les plus curieux d’entre vous je vous conseille l’excellent livre de Chris Voss : « Never split the difference ».

4 : connaître un ou plusieurs domaines métier

Dans « product owner » il y a produit. Vous devez donc avoir (à terme) la maîtrise de votre produit mais pour pouvoir avoir une vision cohérente, vous devez aussi connaître le marché et surtout connaître le domaine métier auquel se réfère votre produit.

Si vous souhaitez travailler pour la compta/finance, eh bien il vous faut apprendre… La comptabilité et la finance ! C’est une compétence incontournable pour échanger avec les utilisateurs, se mettre à leur place comprendre leurs problématiques et forger votre vision du futur produit.

Donc faites un choix, trouvez si possible un domaine métier qui vous plaît et formez-vous. Les domaines métiers ne manquent pas : supply chain, service client, compta/finance, Rh…

Cela peut aussi être des métiers plus à la marge comme le domaine du vin, du sport, de la musique ou plus technique comme le cloud et le big data. Dans tous les cas pensez à votre employabilité. Regardez le type de PO recherché dans votre région et faites votre choix en conséquence.

Il peut être judicieux de se former sur le métier du logiciel lié à votre poste actuel. Si vous êtes déjà en train de bosser sur un SIRH en tant que développeur, le fait de se former sur le métier des RH sera plus facile car vous serez déjà sensibilisé au domaine, mais surtout, vous pourrez ensuite valoriser les années d’expérience passer en développement sur le SIRH afin de renforcer votre crédibilité de votre connaissance métier !

5 : avoir des notions UX

Le but n’est pas non plus de devenir un UX designer à temps plein, ni de devenir un expert en Figma mais d’être sensibilisé aux problématiques d’UX.
Parfois ça va plus loin : dans des structures plus petites, dépourvues d’UX designer, il m’est arrivé de faire moi-même le design des maquettes et de les valider avec les développeurs.

6 : parler l’anglais

Il devient de plus en plus incontournable de parler la langue de Shakespeare même si les annonces ne le mentionnent pas. De plus, avec les événements actuels, le travail se fait de plus en plus en remote et de ce fait les frontières s’ouvrent inexorablement.

Jetez donc un œil sur les offres d’emploi à responsabilités. Vous verrez que l’anglais y est de plus en plus demandé.

Alors n’attendez pas d’avoir besoin de parler l’anglais pour vous y coller. Prenez les devants. C’est trop bête de se faire recaler ou de ne pas postuler à un super poste parce que votre anglais n’était pas à la hauteur.  De plus vous pourrez savourer les films et séries en VO (sans sous titrage s’il vous plaît).

Aujourd’hui il existe de nombreuses plateformes comme preply pour trouver un tuteur en ligne. Selon le pays d’origine du tuteur vous en trouverez facilement à moins de 10 euros l’heure voire moins. Quelques heures de conversation avec un anglais natif et vous serez au top !

7 : savoir utiliser JIRA

JIRA est un outil permettant au product owner de gérer son backlog et plus encore. C’est l’outil incontournable du product owner. Sur les 3 dernières sociétés dans lesquelles j’ai travaillées, toutes utilisaient JIRA. La prise en main n’est pas hyper compliquée mais il est bon de se familiariser avec l’outil en y apprenant à faire les tâches les plus courantes.

8 : savoir suivre et analyser les usages d’un produit

Via Google analytics ou Pendo par exemple. Le but est d’être capable de savoir si une nouvelle feature est beaucoup utilisée ou non via les métriques d’usage (nombre de clic, abandon de formulaire, etc.)
Ces analyses permettent de dire si la feature est un succès ou non. On peut même supprimer des features si celles ci ne sont pas utilisées afin de faciliter la maintenance.

9 : Soigner son personal branding

Pourquoi soigner son personal branding ? Tout simplement pour montrer que vous êtes bon, motivé et que vous aimez votre métier. Lorsque le recruteur aura le choix entre 2 candidats équivalents, lequel va-t-il choisir ? Le plus sympathique ? Peut-être.

Mais surtout il prendra celui qui donnera l’impression d’être le plus compétent. Il ne s’agit pas seulement de le dire à l’entretien mais de le prouver. En fait le personal branding vous permet de vous vendre en amont de l’entretien et ainsi prendre une longueur d’avance sur les autres candidats.

Alors créez votre blog, postez des choses en relations avec le métier de product owner et l’agilité en général sur internet, participez aux discussions sur les sujets de l’IT et travaillez votre réseau pour vous faire connaître. Croyez-moi cela demande du temps et de l’énergie mais cela ne passera pas inaperçu. Le monde de l’IT est plus petit que vous ne le croyez.

Et après ?

Ça y est, vous avez bossé durant des mois voire plus. A présent vous maîtrisez l’agilité, vous êtes certifié, vous connaissez un domaine métier de manière solide, votre anglais est top et vous connaissez à présent les outillages du PO. Il ne vous reste plus qu’à vous lancer : postulez !

Pour les hard skills, vous êtes prêt. Et croyez-moi, rien que cela suffit à vous propulser dans la short liste du recruteur, même si vous n’avez aucune expérience en tant que PO. Vous êtes sceptique ? Alors mettez vous un instant dans la peau du recruteur.

Croyez vous qu’il est si facile de trouver un candidat qui connaisse :

  • Le domaine métier requis
  • L’agilité et le prouve en étant certifié
  • L’anglais et le parle couramment
  • La technique (Indispensable pour échanger avec les devs)
  • Des notions d’UX design
  • L’outillage du PO
  • Et qui a en plus travaillé sur son réseau professionnel ?

Et cerise sur le gâteau vous allez pouvoir tester en entretien vos techniques de négociation fraîchement acquise, en argumentant sur les points précédents.

Alors oui vous n’avez pas l’expérience requise en tant que PO, mais avec ce que vous connaissez vous cocherez un paquet de cases, en tout cas, bien plus que 90% des autres candidats qui auront postulé sur le même poste que vous. La majorité des autres candidats n’auront pas le courage de faire les efforts que vous aurez fait en amont.

Par fainéantise ou ignorance, on pense souvent qu’il suffit de postuler, de bien parler à l’entretien et « qu’avec un peu de chance », ça va passer. Mais contrairement à la majorité des postulants, le fait d’avoir fourni du travail et des efforts pour acquérir ces compétences vont vous propulser directement en haut de la pile, même sans expérience en tant que PO.
De plus, un PO expérimenté est cher et difficile à trouver, c’est pourquoi on voit de plus en plus d’offre pour des postes de proxy PO ou de PO débutant.

Ayez en conscience et appuyez vous sur ces arguments pour négocier. Déjà, en ayant appris tout ça, vous aurez montré votre volonté et votre pugnacité au recruteur. Vous aurez prouvé votre capacité à atteindre vos objectifs. Alors qui sait ce que vous serez capable de faire aidé par une équipe de développeurs compétents ?

À propos de l'auteur

Passionné par les relations sociales et la psychologie humaine que ce soit au bureau, dans le monde du travail et même ailleurs, j'ai créé ce blog pour vous faire partager mon univers.
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